Les articles du Dr Emperaire

AVANT LA MENOPAUSE : LA PREMENOPAUSE

 

 La pré-ménopause est la période qui précède la ménopausePréménopause

Il existe certes des ménopauses qui s’installent brutalement, d’un mois sur l’autre, mais elles sont peu fréquentes. Le plus souvent, la ménopause proprement dite, ou arrêt définitif des règles, est précédée d’une période de dysfonctionnements plus ou moins marqués. Cette période est de durée variable : il s’ensuit qu’elle commence plus ou moins tôt dans la vie d’une femme, généralement après 45 ans. Mais comme la ménopause peut survenir avant 50 ans, la pré-ménopause peut être avancée d’autant.

LA PRE-MENOPAUSE : QUELS SIGNES ?

Les signes de la pré-ménopause, lorsqu’ils existent, sont exclusivement cliniques, remarqués par la femme elle-même :

  • Modifications du cycle menstruel : les cycles ont tendance à se raccourcir au début, mais peuvent ensuite au contraire s’allonger ;
  • Modifications des règles qui peuvent changer de caractères : plus ou moins abondantes, plus ou moins longues, plus ou moins douloureuses qu’avant ;
  • Apparition d’inconforts précédant les règles, comme des sensations de gonflement, de rétention d’eau, de tension mammaire, le tout constituant un syndrome prémenstruel ;
  • Apparition de modifications de l’humeur : sautes d’humeur, irritabilité, épisodes dépressifs, fatigabilité .. Ils peuvent à la fois constituer et être liés à une véritable angoisse d’attente de la ménopause ;

LA PREMENOPAUSE : QUELS EXAMENS ?

Les examens complémentaires sont de peu de secours pour tenter de savoir si on est en pré-ménopause :

  1. Les dosages hormonaux, impérativement effectués en début de cycle (entre J3 et J5), ne font que confirmer la fin proche du stock de follicules ovariens : augmentation du taux de FSH (> 12 mUI/ml), de l’estradiol (> 80 pg/ml) et au contraire effondrement du taux d’AMH (< 0,5 ng/ml) sont des signes classiques. Mais ces résultats sont inconstants, ils varient d’un cycle à l’autre (sauf l’AMH) et surtout ne donnent aucune indication sur le moment où la ménopause va intervenir.
  2. L’échographie objective des ovaires petits et ne montrant que de rares follicules.

Finalement, le seul argument reste chronologique : on entre en pré-ménopause entre 45 et 50 ans, qu’il y ait des modifications du cycle et/ou des symptômes, ou non.

LA PREMENOPAUSE : QUEL TRAITEMENT ?

La correction de la longueur des cycles, rapprochement ou au contraire espacement des règles, n’a pas de caractère indispensable sauf en cas d’inconvénients pratiques sérieux.

Tous les autres symptômes sont liés à un déficit relatif en progestérone, hormone secrétée après l’ovulation jusqu’aux règles par le corps jaune dérivé du follicule rompu. En effet, la maturation folliculaire se fait moins bien en pré-ménopause, ce qui aboutit à un corps jaune défectueux : la sécrétion de progestérone est insuffisante pour contrebalancer les effets de l’estradiol ; contrairement à la progestérone en effet, la sécrétion d’estradiol s’effectue tout au long du cycle et n’est pas affectée par la pré-ménopause : il s’ensuit un déséquilibre entre les deux hormones au profit de l’estradiol ; il se crée ainsi une hyperestrogénie relative responsable des symptômes les plus courants.

Il s’ensuit logiquement que le traitement souverain de ces inconforts est représenté par la progestérone prescrite en deuxième partie de cycle, en préférant la molécule naturelle ou la rétro-progestérone.

Il est désormais possible de choisir sa ménopause, aussi, dès l’apparition des premiers symptômes il est conseillé de consulter.