Revue scientifique
Cette rubrique se propose de vulgariser, analyser et commenter des articles de Médecine ou de Biologie de la reproduction, qui viennent de paraître en langue anglaise dans une des trois revues majeures dans ce champ scientifique : dans l’ordre de leur fondation, Fertility and Sterility (USA), Human Reproduction (Europe) et Reproductive Bio Medicine Online (RBMO) (Europe).
Son objectif est de mettre à la portée de toute personne concernée ou intéressée par ce domaine les dernières avancées pertinentes, que seuls les spécialistes consultent habituellement ; et de rendre visibles, intelligibles et pratiques des notions qui échappent généralement au grand public, ou qui lui parviennent beaucoup plus tard, et souvent de manière biaisée.
Les conclusions de la plupart des articles scientifiques médicaux reposent sur des calculs statistiques, comparant plusieurs groupes entre eux. C’est la raison pour laquelle il convient de rappeler le principe des différentes études statistiques, qui n’ont pas la même valeur de preuve.On distingue ainsi :
- L’étude rétrospective : elle repose sur les données d’une cohorte de patients colligées à postériori, et donc susceptibles de nombreux biais qui en limitent la valeur : comme on étudie des groupes de patients traités dans le passé, il arrive que certaines données puissent manquer et qu’il ne soit plus possible de les réunir, la plupart des patients ayant entre temps disparu des radars.
- L’étude prospective : les patients sont inclus dans les différents groupes puis suivis en temps réel, ce qui donne plus de cohérence et de force à ce type d’étude.
- L’étude randomisée : l’inclusion des patients dans les différents groupes est tirée au sort, ce qui supprime les biais d’inclusion liés au bon vouloir des auteurs de l’étude.
- L’étude en aveugle : dans une étude comparant un médicament avec un placebo par exemple, le patient ne sait pas quelle substance il reçoit, ce qui limite les réactions subjectives.
- L’étude en double aveugle : le patient ne sait pas ce qu’il reçoit, ce qui est également le cas de l’observateur, dont le jugement risque moins d’être perturbé par d’éventuels préjugés.
Sauf en ce qui concerne les études rétrospectives, ces différentes caractéristiques peuvent se combiner, et il va de soi que l’étude à plus haut niveau de preuve est l’étude prospective randomisée en double aveugle.
Il existe enfin la méta analyse, travail statistique un peu différent dans la mesure où il ne repose plus sur des groupes de patients réunis par une équipe, mais sur des travaux déjà publiés par d’autres équipes sur le même sujet : l’auteur collige dans la littérature scientifique tout ou partie des publications portant sur la question qu’il étudie, et se livre à une analyse statistique sur l’ensemble des patients contenus dans tous ces travaux. Le principal intérêt de cette méta analyse est de reposer sur un nombre de données beaucoup plus considérable que celles qu’une seule équipe ne peut produire, ce qui renforce sa puissance. Par contre, le choix des publications utilisées restant celui de l’auteur, on conçoit qu’il puisse inclure tel travail et écarter tel autre selon ses préjugés.
On a l’habitude d’entendre que l’on peut faire dire ce que l’on veut aux statistiques : il s’agit de propos outranciers, car la statistique demeure un outil précieux et irremplaçable de la connaissance scientifique ; mais il est vrai que la construction d’une étude, ou l’interprétation des chiffres, peut effectivement être matière à discussion. La grande majorité des auteurs reste toutefois consciente de cette fragilité : beaucoup d’articles se terminent par la sempiternelle formule « Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour confirmer nos conclusions .
TRANSFERT D’EMBRYON : plutôt J2-J3 ou J5-J6 ?
Analyse de la parution médicale « Comparison of cumulative pregnancy live birth rates after embryo transfer at day 2/ 3 versus