Dr Jean-Claude EMPERAIRE

Les articles du Dr Emperaire

La stimulation de l’ovulation (5) – Surveillance du traitement et déclenchement de l’ovulation

declenchement ovulation
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La stimulation de l’ovulation demande à être surveillée, de manière à atteindre son objectif : porter à maturité un ou plusieurs follicule(s) selon le protocole choisi, puis déclencher le processus ovulatoire, le tout sans risquer des complications.

LA SURVEILLANCE ou MONITORAGE

Apprécier la réponse ovarienne à la stimulation s’effectue grâce à deux paramètres :                     

  • Le follicule ovarien augmente progressivement en volume sous l’effet des injections de FSH : cette croissance est mesurée à l’échographie, qui détermine à la fois le nombre, la taille et la localisation (ovaire droit ou gauche) des follicules qui se développent.
  • Le ou les follicule(s) en croissance sécrètent de l’estradiol sous l’effet de la stimulation : cette sécrétion est mesurée par le dosage hormonal, qui prend également en compte les taux de progestérone et de LH.                                                                                                                        

On considère qu’un follicule est mature à partir du moment où il atteint au moins 16 mm de diamètre, avec une sécrétion d’estradiol comprise entre 150 et 250 pg/ml. Le taux d’estradiol est aussi le reflet de la sécrétion sous l’effet de la FSH de petits follicules qui n’atteindront pas la maturité.                                                                                                                           

Le taux de progestérone doit demeurer faible avant l’ovulation ; un taux de LH qui s’élève marque un début d’ovulation spontanée.                                                                                                                                       

En pratique, le monitorage a lieu le lendemain matin de la dernière injection convenue de FSH : prise de sang dont on doit avoir les résultats en début d’après-midi, et échographie. Les seules données échographiques permettent généralement de prendre une décision le matin : poursuite du traitement avec x unités de FSH pendant n jours et nouveau contrôle, ou déclenchement. Si les dosages reçus dans l’après-midi modifient les instructions du matin, la patiente est rappelée pour modifier la décision avant son injection du soir.

LE DECLENCHEMENT

Au cours du cycle naturel, l’ovulation est déclenchée par une décharge hypophysaire de FSH et surtout de LH, qui est l’hormone lutéinisante.                                                                                            

La LH n’étant pas disponible aux doses nécessaires, il a fallu trouver des équivalents.                         

Le déclenchement a toujours été assuré en pratique par l’hormone Chorionique gonadotrope : elle possède en effet d’une action LH-like très puissante. L’Ovitrelle 250 recombinante a remplacé l’hCG extraite des urines de femmes enceintes utilisée jusque-là.  Une alternative consiste à provoquer la décharge endogène de FSH et LH en utilisant l’effet stimulateur initial d’un agoniste du GnRH comme le Decapeptyl 0,1.                                                    

Aucune des deux solutions n’est totalement satisfaisante par rapport au cycle naturel: alors que l’onde pré-ovulatoire physiologique de FSH et de LH dure 48 à 52 heures, celle provoquée par l’agoniste ne dure que 24 heures environ, alors qu’au contraire l’effet LH d’Ovitrelle s’étend sur 4 à 6 jours. Ces caractéristiques sont prises en compte dans  les décisions.

Il est important de rappeler que l’administration d’Ovitrelle le soir provoque l’ovulation 34 à 38 heures plus tard, donc dans la journée du surlendemain, de manière à optimiser le moment des rapports ou de planifier une insémination ou un recueil ovocytaire

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