LE CONTEXTE
La stimulation de l’ovulation suppose une surveillance précise, à la fois pour assurer une maturation folliculaire adéquate et pour éviter les complications principales qui sont l’hyperstimulation ovarienne ou/et la grossesse multiple.
Les injections de FSH ayant lieu dans la soirée, cette surveillance est assurée par un double contrôle effectué le lendemain de la dernière injection.
Elle repose sur deux paramètres mesurés le même jour : un paramètre morphologique et un paramètre hormonal :
- L’échographie renseigne sur le nombre et la localisation des follicules en croissance ; elle apprécie aussi leur diamètre moyen qui dans une certaine mesure est corrélé à leur degré de maturité.
- Les dosages hormonaux plasmatiques rapides renseignent sur les taux d’estradiol, de LH et de progestérone dont la dynamique illustre la maturation folliculaire.
Ces contrôles permettent de décider si la stimulation doit être poursuivie et dans ce cas, à quelle dose et pendant combien de jours ; ou si le moment est venu de déclencher l’ovulation.
Compte tenu de l’organisation des Centres d’AMP, mais aussi des impératifs des patientes qui souhaitent effectuer leurs examens tôt le matin pour ensuite aller travailler, ce contrôle se déroule généralement comme suit :
- La patiente effectue sa prise de sang au laboratoire avant ou après l’échographie, dans tous les cas assez tôt le matin afin que le Centre puisse avoir les résultats dans l’après-midi.
- L’échographie est aussi réalisée le matin et ses constatations permettent en règle générale de prendre une décision, même en l’absence des résultats hormonaux.
Le dossier de chaque patiente est ensuite repris l’après-midi en possession des résultats des dosages hormonaux qui sont entretemps devenus disponibles :
- Lorsque les taux des différentes hormones sont cohérents avec la décision prise le matin, aucune modification n’a lieu ;
- Lorsqu’au contraire les résultats hormonaux sont en désaccord avec la décision du matin, il faut la modifier : en ce cas, la patiente est rappelée sur son portable pour corriger les instructions données le matin ; ce rappel intervient donc à temps pour modifier l’injection du soir.
Il est convenu que les patientes ne sont rappelées qu’en cas de modification de la stratégie.
LE PROBLEME
Les décisions prises le matin sont données à la patiente de façon orale, car susceptibles d’être modifiées dans l‘après-midi : elles ne sont généralement pas écrites, ni pour la patiente ni pour l’infirmière, et donc pas consultables.
Les patientes sous stimulation sont en règle générale très vite au fait de leur traitement, car les éventuels problèmes de compréhension ne se posent habituellement qu’au cours d’un premier cycle de traitement.
Il arrive toutefois qu’une patiente soit saisie d’un doute et/ou ne se souvienne plus précisément des instructions qui lui ont été données le matin. Dans ce cas, il lui est possible de rappeler le Centre pour obtenir les précisions nécessaires. Toutefois, si ce doute intervient après 18 heures, voire dans certains Centres après 17 heures, il n’y a plus d’accueil téléphonique et plus personne à contacter.
Or, il se trouve que c’est effectivement à ce moment de la journée, l’heure de l’injection approchant, que ces questions se posent. Les plus fréquentes sont :
- Je ne suis pas sûre de la dose à faire ce soir …
- A quelle heure je dois faire l’Ovitrelle ce soir pour une insémination après demain à 11h30 ?
- Ma pharmacie n’a plus de Menopur, par quel autre stimulateur le remplacer ?
- La dernière injection a provoqué une éruption cutanée rouge et qui me démange, est-ce un effet secondaire du stimulateur ? Dois-je quand même faire mon injection ce soir ?
- Mon injection a provoqué un bleu, est-ce qu’il faut la recommencer ?
- Etc …
Ces questions qui restent alors sans réponses vont provoquer deux types de conséquences :
-Parfois un risque d’erreur : si une erreur de dose sur un seul soir met rarement le cycle de stimulation en péril, par contre déclencher intempestivement l’ovulation dans une situation à risque peut conduire à une hyperstimulation ou une grossesse multiple ;
-Toujours un stress important pouvant aller jusqu’à engendrer une situation de panique car il se surajoute au stress habituel de la tentative d’AMP. Le risque est, entre autres, qu’une mauvaise décision n’entraîne l’abandon de ce cycle de traitement, parfois attendu depuis longtemps. C’est une conséquence lourde en termes de contretemps pour le couple … et pour également pour le Centre, obligé de revoir sa programmation.
LA SOLUTION
La disponibilité d’une hotline représente la solution qui réunit le maximum de garanties.
Un médecin expert en stimulation ovulatoire est en effet en mesure de répondre à une patiente qu’il ne connaît pas et de prendre la bonne décision à partir d’éléments de base que toute patiente peu préciser : jour du cycle, but de la stimulation, nature de la gonadotrophine utilisée, dose quotidienne injectée … Parfois aussi les indications de l’échographiste, et surtout le résultat de leurs dosages que les patientes reçoivent habituellement.
La patiente devra se mettre dès le lendemain matin en contact avec son Centre afin de se refaire préciser la suite de son traitement.
La possibilité d’avoir une réponse à sa question en temps et en heure par un expert va ainsi soulager l’angoisse de la patiente, apaiser son stress et la mettre à l’abri d’une possible erreur potentiellement lourde conséquence.
Cette hotline, appelée SOStim, est organisée dans trois directions :
- SOStim n’est disponible que de manière ponctuelle pour une patiente : une seule question possible au cours du même cycle de traitement. Il n’est en effet pas question de prendre même partiellement en charge la stimulation à la place du Centre.
- SOStim est disponible 7 jours sur 7, mais seulement pendant 2 heures en fin d’après-midi, quand les Centre d’AMP ne répondent plus aux appels téléphoniques mais que les pharmacies sont encore ouvertes.
- SOStim répond également de manière plus générale à toute question concernant le traitement par stimulation ovarienne, quel que soit son but.
EN PRATIQUE
La patiente qui est saisie d’un doute sérieux sur ce qu’elle doit faire le soir, ou qui a une question urgente concernant son traitement, et à laquelle son gynécologue ou son Centre ne répond plus, a la possibilité se mettre en contact avec SOStim, par l’intermédiaire de la plateforme Doctolib entre 17h00 et 19h00.
Cet accès est disponible sans rendez-vous préalable, et jusqu’au dernier moment. La patiente est admise dans la salle d’attente virtuelle, où elle sera contactée par l’expert. Elle doit s’entourer de tous les renseignements possibles ; un questionnaire type est à sa disposition. Cette téléconsultation est susceptible d’être enregistrée pour des raisons de traçabilité. Le montant de la téléconsultation est remboursé par la CPAM en tant que téléconsultation d’urgence, le solde étant pris en charge par les mutuelles selon le contrat souscrit